L’alliance est avant tout une relation à entretenir, un lien dynamique dans lequel joie, obéissance et amour sont étroitement liés (on retrouve cela en Jn 15:9-14; 1 Jn 3:23-24).

La première mention du mot “ alliance ” se trouve en Gn 6:18. Dans ce verset, le verbe habituellement traduit dans nos bibles par “ établir ” devrait plutôt être rendu par “ confirmer ” ou “ ratifier ”. Dans ce cas, quand cette première alliance a-t-elle été établie ?

Il semble qu’il faille remonter jusqu’à Adam. En effet, si le terme “ alliance ” n’est pas employé dans les chapitres 2 et 3 du livre de la Genèse, il y a toutefois tous les éléments constitutifs d’une alliance entre Dieu, le “ suzerain ”, le Seigneur et l’homme, le “ vassal ”, la créature.

Les éléments d’un contrat d’alliance sont les suivants :

– Préambule (où le nom du souverain apparaît)

– Prologue historique (rappel des gestes amicaux envers le vassal)

– Stipulations ou commandements ou exigences

– Bénédictions ou promesses

– Malédictions ou sanctions en cas de transgression

On retrouve tous ces éléments à chaque fois qu’une telle relation est établie ou confirmée.

Dans le cas du premier couple humain, le récit de la création constitue le préambule et le prologue historique.

Outre le fait d’être image de Dieu, c'est-à-dire de le représenter dans la création, le commandement, qui est aussi une bénédiction (cf. “ Dieu les bénit ” en Gn 1:28), est de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2:17), c'est-à-dire de ne pas décider pour soi ce qui est bien et ce qui est mal mais de l’écouter de la part de Dieu ; en un mot de continuer à vivre comme une créature dépendante de son Créateur bienfaiteur.

La sanction est la mort (Gn 2:17) avec son lot de conséquences sur les relations entre mari et femme, sur le travail (mandat culturel de Gn 1:28) avec la peine qui apparaît, la grossesse (Gn 3:16-19). On remarquera que, au sein même du jugement, la grâce de Dieu se manifeste : le véritable instigateur de la tentation, le diable qui est le serpent ancien (Ap 12:9), est maudit et sa défaite est annoncée (Gn 3:14-15 – “ la tête écrasée ”). L’alliance n’est pas établie seulement avec un individu mais avec sa famille, sa descendance.

La bénédiction consiste en la “ vie éternelle ” (Gn 3:22 – arbre de vie dont l’homme est privé), c'est-à-dire en une vie véritable, pleine et épanouie, différente, “ supérieure ” en qualité à celle qu’Adam connaissait au départ (cf. 1 Co 15:44-47 – le contraste entre deux états successifs, le terrestre ou naturel et le céleste ou spirituel, qui n’exclut pas la matérialité d’ailleurs). Le commandement de Gn 2:17 consistait en un test pour permettre à Adam de donner la preuve de sa volonté d’obéissance, test qui, s’il était passé avec succès, lui donnait accès à cette “ vie éternelle ”.