Symbole des Apôtres I : Introduction

Pasteur Vincent BRU

05-nov.-2004

Textes :       Es 8.16-20 : " à la loi et au témoignage… "
Mt 16.13-18 : " sur cette pierre je bâtirai mon Eglise "
1 Co 3.10-11 : " pas d’autre fondement "
Ep 2.20 : " le fondement des apôtres et des prophètes "
2 Tm 1.11-14 : " garde le bon dépôt "
2 Tm 4.1-5 : " les hommes ne supporteront plus la saine doctrine "
Jude 3 : " la foi transmise aux saints… "

 

Chers frères et sœurs en Christ, cher amis, je vous propose aujourd’hui, et les dimanches qui suivent, de nous pencher sur ce vieux texte, qui n’a pourtant rien perdu de son actualité, je veux parler du Symbole des Apôtres, ou Credo.

Le " Credo ", qui vient des deux premiers mots en latin : " je crois " : que de choses n’ont pas été dites à son sujet !

Que d’attaques n’a-t-il pas subit au court des siècles, sans jamais pour autant s’avouer vaincu !

Telle une enclume sur laquelle tous les marteaux se brisent l’un après l’autre, ce texte vieux de plus de 1500 ans nous interpelle encore par sa fraîcheur, par sa simplicité, et par-dessus tout peut-être, par son universalité.

" Confessons la foi de l’Eglise universelle " !

Viens ensuite la récitation du Credo par l’assemblée tout entière, et dans toutes les Eglises chrétiennes dignes de ce nom, par delà les frontières ecclésiastiques, par delà les langues, comme aussi par delà les temps.

C’est ce texte si riche en vérité, et qui n’a jamais eu de cesse de nourrir la foi de l’Eglise, et de dire sa foi, que je propose à votre méditation et à votre prière.

 

Quelques mots tout d’abord, en guise d’introduction, sur l’actualité et la pertinence du Symbole des Apôtres pour l’Eglise d’aujourd’hui.

Quel peut bien être l’intérêt de ce vieux texte, à l’aube du troisième millénaire ?

Quelles sont les raisons qui font que ce Credo, comme on nomme aussi le Symbole des Apôtres, puisse avoir un quelconque intérêt pour la définition de la foi de l’Eglise, l’identité de l’Eglise chrétienne en cette fin de 20ème siècle ?

Pour ma part, je vois quatre raisons, chacune étant suffisante seule, pour prendre le temps de nous arrêter sur ce texte.

 

Première raison : le Symbole des Apôtres a connu, ces dernières décennies, de rudes attaques, et ce, non seulement de la part de ceux du dehors, des non-chrétiens, mais aussi, hélas, de l’intérieur même de l’Eglise, certains théologiens et chrétiens qui ont vu dans celui-ci un texte suranné, l’expression simpliste et enfantine de la foi des chrétiens des premiers siècles, expression qui est désormais dépassée.

Or, je suis de ceux qui pensent, que souvent, rien n’est plus jeune ni plus virulent qu’une vieille vérité que l’ont croyait morte, que l’on croyait perdue.

Quitte à passer pour un " conservateur ", un " fossile théologique ", j’affirme, moi, que ce vieux texte n’a rien perdu de son actualité, de sa pertinence, et même qu’il est sans doute plus pertinent encore qu’aux premiers siècles de l’histoire de l’Eglise, ou du moins tout autant, car il constitue un véritable rempart contre toutes les formes de l’Incrédulité et du doute, contre la prétention orgueilleuse de l’homme d’être à soi-même son propre Dieu, son propre Sauveur.

 

Deuxième raison : il apparaît que beaucoup de chrétiens se méprennent sur le sens véritable de certaines affirmations du Credo.

Il y a, incontestablement, à propos du Credo, des contresens monumentaux, qu’il importe de rectifier, afin d’en montrer toute la pertinence.

J’en veux pour preuve le sort malheureux que l’on réserve souvent à l’expression " la résurrection de la chair ".

La résurrection de la chair ! Cela paraît bien invraisemblable et suranné, à l’heure du nucléaire et des manipulations génétiques.

Mais qu’est-ce que les auteurs du Symbole des Apôtres ont-ils bien pu vouloir dire par-là ? Quelle était leur intention à eux ? Et quelle contre-vérité entendaient-ils combattre en affirmant leur foi en " la résurrection de la chair " ?

C’est cela, entre autre chose, que j’entends éclaircir avec vous en nous penchant de près sur ce texte.

 

Troisième raison, et non la moindre : j’ai trop souvent entendu au cours d’un culte, dans telle ou telle Eglise, des soient-disantes " confessions de foi ", qui bien souvent n’étaient en réalité que la formulation vague de la croyance plus ou moins nette de celui qui présidait le culte, ou bien de tel ou tel pasteur, tandis que l’on était sensé là confesser la foi de l’Eglise universelle !

Or, concevez que l’on se moque bien, pendant le culte, de ce que croit tel ou tel sur tel ou tel article de foi, étant entendu que la foi de l’Eglise universelle est bien plus que la déclaration hésitante et floue à laquelle on a droit parfois.

Je pense ici en particulier à cette confession de foi que j’ai, jadis, mainte fois entendue, et qui dit ceci : " Je crois en Jésus, né de Marie " !

Rien à voir avec la confession sûre et ferme du Symbole des Apôtre qui affirme : " Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie " !

Je pense aussi à cette autre " confession de foi " qui dit à peut près ceci : " Malgré ton silence, nous croyons en toi " !

Admettez qu’il s’agit là bien plutôt d’une confession de doute que d’une véritable confession de foi !

" Malgré ton silence " ! " T’as beau te taire, nous croyons quand même en toi " !

Mais ce n’est pas ainsi que la Bible nous parle de Dieu, car Dieu est un Dieu qui parle, un Dieu qui se montre, qui se révèle, de sorte que notre foi, la foi de l’Eglise repose véritablement sur le roc inébranlable de la Parole de Dieu.

Le doute, dans un tel contexte, ne peut être que transitoire, passager, et non pas l’expression même de la foi, et encore moins l’objet d’une confession de foi.

La Foi de l’Eglise universelle se doit d’être, et ne peut être que la foi objective, la foi révélée par Dieu Lui-même, la foi " transmise aux saints une fois pour toutes ", la foi qui doit être cru, et à laquelle nous devons croire si nous faisons profession d’appartenir à Jésus-Christ et à l’Eglise.

Le Symbole des Apôtres exprime cela très bien : il s’agit ni plus ni moins d’un sommaire, d’un résumé de la foi chrétienne historique, à laquelle toutes les Eglises chrétiennes adhèrent de cœur, et ce, depuis près de 2000 ans.

C’est ainsi que la Catéchisme de Heidelberg, l’un des plus beaux joyaux de la Réforme, répond à la question " Que doit croire un chrétien ? " par l’affirmation suivante : " Tout ce qui est promis dans l’Evangile, et que les articles de la Foi universelle et indubitable des chrétiens expriment en abrégé dans le Symbole apostolique. " (Question 22)

Le Symbole des Apôtres, c’est là la foi de l’Eglise universelle, et non pas la formulation vague de tel ou tel : la différence est de taille !

Et ce n’est pas sans raison qu’au moment de confesser sa foi, le pasteur introduit ce moment liturgique par la formule " Confessons la foi de l’Eglise universelle " !

Non pas " confessons ma foi personnelle et subjective, ma foi hésitante parfois, ma foi du moment ", mais bien " Confessons la foi de l’Eglise, la foi à laquelle le Christ lui-même nous somme de croire, la foi sans laquelle nous ne saurions porter le nom de chrétiens " !

 

Quatrième raison : je partage ici l’avis du pasteur Alphonse MAILLOT, dans son commentaire sur le Credo, qui dit ceci : " je n’ai pas encore trouvé mieux que le Credo. Plus exactement il est ce que j’ai trouvé de moins mal. Le Credo n’est pas pour moi la plus adéquate des formulations de la foi, mais la moins mauvaise. "

Et il poursuit en disant : " A partir du moment où il en faut une (de confession de foi) …, il est quand même préférable d’user de la moins mauvaise. "

Et encore : " Je n’entends pas défendre avec lui des dogmes, ni même des formules ; je ne m’agrippe pas à lui, comme à la dernière planche dans l’océan démonté. Car si demain, on trouve mieux et que l’Eglise entière se mette d’accord pour ce " mieux ", j’abandonnerai bien vite ce bon vieux Credo, malgré tous les services qu’il a pu rendre. Il était un commun dénominateur facile. Un outil commode, c’est tout. "

Et MAILLOT de conclure, non sans humour : " Au Royaume on ne récitera pas le Credo. Mais, ajoute-t-il, encore moins toutes ces solennelles âneries modernes par lesquelles on prétend le remplacer " !

Suit ensuite une mise en garde, qu’il importe de considérer avec sérieux : " Ceux qui l’ont jeté (le Credo) dans les poubelles de l’histoire auraient dû auparavant se demander à quel monstre on pourrait bien aboutir si on proposait à tous les chrétiens du monde de rédiger un résumé unique de leur foi " ! (pp. 11s)

Il y à là un réel danger, et je salut le pasteur MAILLOT d’avoir ainsi alerté la conscience du peuple de Dieu de l’Eglise, en des temps d’incertitudes et de contestation permanente.

Il faut bien que demeure, par delà les siècles qui changent, la foi transmise aux saints une fois pour toutes, la vérité chrétienne au-dehors de laquelle il n’y a qu’obscurité et confusion, pour reprendre les paroles du philosophe Blaise Pascal.

Voilà donc quatre bonnes raisons qui me font penser qu’une étude systématique du Credo ne peut être que bénéfique pour l’édification de l’Eglise d’aujourd’hui, et de chaque fidèle, dont vous-mêmes, soyez-en certains !

 

A ces quatre bonnes raisons, je rajouterai encore ce qui me paraît être l’une des qualités principales du Credo, par delà toutes les imperfections que l’on peut être tenté de lui reconnaître : la simplicité !

Le Symbole des Apôtres, frères et sœurs, est simple !

Il est foncièrement anti-intellectualiste (sans pour autant être opposé à l’intelligence de la foi !) : pas de mots abstraits ; pas de concepts théologiques compliqués.

Le Credo entend simplement, et fermement, affirmer en les énumérant succinctement, les grands faits chrétiens, avec, en particulier, l’énumération des épisodes principaux de la vie du Christ.

Voilà bien, chers amis, l’un des traits caractéristiques de la religion chrétienne : le salut s’est passé dans l’histoire !

Dieu est intervenu dans l’histoire des hommes !

" Il a fait connaître à Israël ses hauts-faits " !

Dieu a agit dans l’histoire, dans notre histoire !

Ce n’est pas un Dieu silencieux et lointain ! C’est le Dieu de l’histoire, le Dieu vivant d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de Jésus-Christ, non pas le Dieu des philosophes et des savants !

C’est le Dieu qui fait alliance avec un peuple historique, Israël, l’Eglise, un Dieu personnel qui communique avec les hommes, qui leur donne sa Parole, un Dieu qui s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie, et qui s’est fait homme en Jésus-Christ.

Aussi lisons-nous, et cela imprègne en réalité toutes les affirmations du Credo : " il a souffert sous Ponce Pilate " !

" Sous Ponce Pilate " : Tiens donc ! Mais c’est que le salut s’est passé dans l’histoire !

Jésus-Christ, le Fils éternel de Dieu, vrai Dieu et vrai homme, a souffert sous Ponce Pilate, le salut accompli par Jésus-Christ à la Croix a eu lieu une fois pour toutes dans l’histoire, sous le règne du procurateur romain Ponce Pilate, dans les années trente de notre ère !

Comprenez bien la portée et l’ampleur de cette affirmation.

Le christianisme historique et biblique est tout le contraire d’une gnose, pour qui le salut se passe dans le domaine non-historique des idées, et pour qui il ne peut être atteint que par la connaissance et l’intelligence des hommes.

Le Credo est, en un certain sens, une anti-gnose : il nous appelle à une vraie modestie, puisque le salut est entièrement l’œuvre de Dieu, qu’il a réalisé dans l’histoire.

Le salut est l’œuvre de Dieu, et il importe par conséquent à chacun de s’en emparer, avec joie et reconnaissance, par la foi en Jésus-Christ, qui nous a révélé le Père.

La foi chrétienne, à l’inverse de la gnose dont on trouve de nouvelles manifestations dans le Nouvel Age, la foi chrétienne est à tous, et pour tous : il suffit de croire et de confesser le salut de Dieu tel qu’il s’est manifesté dans l’histoire. Voilà tout !

 

Pour terminer cette introduction sommaire, je voudrai maintenant vous rappeler quelques vérités élémentaires à propos de ce " Symbole des Apôtres ".

Tout d’abord, ce n’est un secret pour personne, le Credo n’a pas été composé tel quel par les apôtres eux-mêmes, puisqu’il a mis plusieurs siècles (sans doute six ou sept) pour atteindre sa forme définitive.

Cependant, il plonge ses racines dans l’enseignement apostolique, et a été modelé par la prédication, l’adoration et la prière de l’Eglise des premiers siècles.

Voilà pourquoi l’Eglise a cru bon d’intituler ce texte le " Symbole des Apôtres ", considérant, avec raison, que celui-ci n’exprimait rien d’autre en réalité que la foi des Apôtres, le résumé le plus significatif de ce qu’ils avaient réellement enseigné, et qui se trouve dans le Nouveau Testament.

Autre point à souligner : le Credo s’est manifestement composé autour de l’affirmation chère à l’Apôtre Paul : " Christos Kyrios ", ce qui signifie " Christ est le Seigneur ".

L’Eglise, à travers cette affirmation, entend récuser tout autre seigneur, tous ceux qui, tel l’empereur romain autrefois, s’arrogent des droits divins sur les hommes.

Dieu seul est Seigneur ! Jésus-Christ est le Seigneur ! Telle est bien l’affirmation centrale du Credo, l’affirmation autour de laquelle tout le reste s’articule, et qui donne sa tonalité propre à ce texte.

Jésus-Christ est le Seigneur !

Il y a là bien plus qu’une simple constatation : c’est d’une contestation dont il s’agit, à l’égard de tous ceux qui prétendent prendre la place de Dieu !

Autre point : tout le Credo, jusque dans ces affirmations qui paraissent les plus insignifiantes, a été composé dans une intention polémique, c’est à dire pour réfuter des contre-vérités, qui masquaient un aspect de la vérité, ou bien qui s’y attaquaient ouvertement.

Comme le dit MAILLOT : " Fondamentalement, le Credo est polémique, négatif et même agressif … ; il n’entend pas tant décrire la foi que montrer ou commence l’erreur. "

Prenez par exemple l’affirmation " il a souffert " : il est clair que cette affirmation a été ajoutée pour combattre les hérétiques " docètes " qui pensaient qu’il n’était pas possible que le Christ ait pu réellement souffrir, étant entendu que, pour ces derniers, celui-ci n’était pas vraiment homme.

On pourrait en dire autant de la " résurrection de la chair ", contre la gnose et la croyance en l’immortalité de l’âme, sans le corps, ou encore de " créateur du ciel et de la terre " qui s’attaquait ouvertement aux manichéens, qui considéraient la matière comme mauvaise en elle-même, et donc, en aucun cas, un fruit de l’action créatrice de Dieu.

Cette intention polémique, le Credo a réussi l’exploit de l’exprimer non pas par une succession d’anathèmes et de mise en garde, mais par l’énumération positive, à la fois paisible et sereine des grands faits chrétiens, qui ont jalonné l’histoire de la révélation, et l’histoire du salut.

Comme le dit MAILLOT : " Au lieu de dire des " Non " virulents, il a égrené des " Oui " massifs et placides qu’il faut reprendre deux ou trois fois, pour en découvrir le dessein polémique. "

Et encore : " Réussir un vrai " Non ", tout en disant un beau " Oui ", déjouer le mensonge en affirmant simplement la Vérité, c’est une performance à laquelle nous n’avons pas assez réfléchi et que nous n’avons pas assez pratiquée. "

Et en note il dit ceci : " Le Credo contient une foule de " malgré " et de " contre… ", mais il ne les dit pas " ! (p. 14)

 

Un mot, pour finir, sur les limites du Symbole des Apôtres, étant entendu que toute confession de foi, toute expression humaine de la foi a forcément, aussi, ses limites.

La portée polémique du Credo implique nécessairement l’aspect circonstanciel de celui-ci : il a été rédigé dans des circonstances particulières, en vue de répondre à des contre-vérités, des hérésies particulières, quand bien même l’on retrouve toujours les mêmes erreurs tout au long de l’histoire de l’Eglise.

Il n’empêche que certains points plus actuels mériteraient tout aussi bien de nouvelles formulations, ou affirmations, qui soient véritablement la foi de l’Eglise, en parfait accord avec l’Ecriture sainte, la Parole de Dieu, comme se fut le cas notamment, face au Nazisme, dans la fameuse confession de foi de Barmen.

Il y aurait sans doute quelque chose à dire contre les différents désordres sociaux actuels, contre le pillage du Tiers-Monde, contre les injustices criantes dans les domaines politiques et sociaux, contre l’idéologie humaniste, matérialiste et athée de notre temps, marquée par le scepticisme systématique et l’Incrédulité vis-à-vis des choses de Dieu.

Une autre erreur qu’il conviendrait de combattre dans l’Eglise aujourd’hui, et qui pourrait faire l’objet d’un nouvel article du Credo, c’est celle qui s’attaque au caractère permanent de la vérité chrétienne, en prétendant que l’évolution des mœurs implique nécessairement l’abandon de certains dogmes, de certaines vérités fondamentales, afin de rester crédible à l’homme moderne.

Et c’est ainsi que certains théologiens et chrétiens sont allés jusqu’à nier la naissance virginale du Christ, sa mort en sacrifice sur la croix, pour le salut des pécheurs, sa résurrection corporelle d’entre les morts, etc.

Or la vérité de la foi est une, elle est atemporelle, elle transcende les contingences de ce monde qui passe, les aléas de l’histoire, les évolutions du temps.

C’est d’ailleurs là précisément, et je conclurai ainsi, l’utilité et la raison d’être de la Confession de foi de l’Eglise que de rendre compte, le mieux possible, du caractère permanent de la vérité chrétienne, de la vérité de Dieu, telle que révélé dans l’Ecriture sainte, la Bible, la Parole de Dieu.

La Confession de foi, le Symbole des Apôtres, mais aussi la Confession de la Rochelle ou le Catéchisme de Heidelberg, la confession de foi a une valeur normative pour tous les temps, quand bien même son autorité est dérivée de la norme première et souveraine de la Bible – Sola Scriptura disaient les Réformateurs !

L’Ecriture sainte, la Bible est la norme première, le Canon auquel l’Eglise se doit de se référer sans cesse dans la définition de sa foi, cependant que la Confession de foi représente un résumé, un exposé systématique de l’enseignement de la Bible, tel qu’il est reçu dans l’Eglise et par l’Eglise, afin de l’aider dans sa vocation de témoin, de porte-parole de Dieu.

Sans confession de foi, l’Eglise perd de vue sa vocation : elle devient inutile ; le sel perd sa saveur, la lumière est caché sous le boisseau.

Sans confession de foi, l’Eglise se meurt : elle perd sa raison d’être ; elle ne sert plus à rien ; elle devient incapable d’accomplir sa vocation de témoin, dans un monde auquel elle finit par ressembler totalement, se trouvant de ce fait dans l’impossibilité de l’interpeller et de le transformer par la puissance de l’Evangile.

Avec la confession de foi, l’Eglise part conquérante : elle va à la conquête du monde pour soumettre toutes choses à la seigneurie de Jésus-Christ, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, à qui seul revient de droit la souveraineté, l’honneur et la puissance, aux siècles des siècles.

Telle a été la force des Eglises de la Réforme au 16ème siècle, avant l’Edit de Nantes, comme après, au Désert, et telle doit être notre force, à nous chrétiens de ce 20ème siècle finissant.

" Les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle ", a dit Jésus-Christ.

Les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre l’Eglise, mais pourvu que l’Eglise soit vraiment l’Eglise, et porte bien haut le drapeau de la foi, la foi transmise aux saints une fois pour toutes, la foi de l’Eglise fidèle, dont le Credo veut être un vivant symbole.

Amen !