Réflexion et échanges sur la liturgie

Pasteur Charles NICOLAS

 

Pendant que la Commission de liturgie poursuit son travail, au niveau national (travail déjà en partie publié dans les BIL n° 79 de Mai 93, n°83 de Janv.95 et n° 86 de Févr.96, et donc disponible), nous voulons aussi poursuivre notre réflexion et nos échanges au niveau de l’église locale.

Il me semble que ce "travail" concerne en premier lieu les liturges, mais aussi tous ceux qui s’intéressent à cet aspect de la vie de l’église et qui ont des suggestions à faire. Notre rencontre peut donc être ouverte.

 

D’une manière générale, j’ai l’impression que la grande majorité des personnes qui vivent les cultes sont satisfaites de la manière dont les choses se passent. Il ne s’agit donc pas de révolutionner quoi que ce soit.

Il est cependant possible, tout en gardant notre acquis, d’aller plus loin. Pour cela, nous avons besoin de sagesse et de foi.

 

Il y a quelques mois, un carrefour sur la spiritualité a été organisé à Nîmes par la faculté de Vaux sur Seine. Le thème était "LITURGIE ET SPONTANEITE".

Le document préparatoire, rédigé par le pasteur Ph. de Pol, est à votre disposition. Il était très intéressant de remarquer que bien des églises évangéliques qui ont privilégié la spontanéité sont maintenant à la recherche d’une certaine discipline liturgique. Pour nous le mouvement est peut-être inverse...

Dans les deux cas, il y a cette conviction que liturgie et spontanéité sont compatibles, de manière adaptée à chaque situation locale. C’est dans ce sens que nous pourrions réfléchir.

 

Voici 3 remarques à ce sujet  :

1. Théologiquement, il est justifié de chercher à concilier l’ordre de la liturgie et la liberté de l’Esprit.

L’ordre rappelle notre faiblesse, notre besoin de prudence, de modération, de discipline, de dépendance par rapport à ce qui a été vécu par nos prédécesseurs.

La liberté rappelle que l’Esprit a bien été donné et que c’est lui qui , animant chaque participant né de nouveau, fait de nous un peuple d’adorateurs accueillant la présence de Dieu.

 

2. C’est par pédagogie que la liturgie retient, pour chaque culte, l’ensemble des éléments, depuis l’invocation jusqu’à la bénédiction.

Cette manière de faire qui n’est pas sans intérêt risque cependant de nous limiter aussi, en nous laissant au seuil de chaque étape.

En d’autres termes, on peut penser que l’Esprit qui connaît les besoins, pourrait nous conduire à vivre de manière plus approfondie tel ou tel moment du culte insistance sur la repentance, ou sur l’annonce de la grâce, ou pour la louange. De temps en temps, nos liturgies pourraient avoir une dominante ainsi, et nous conduire plus loin.

 

3. La discipline liturgique impose au liturge une certaine neutralité : c’est le texte qui est mis en avant, pour favoriser la méditation, le recueillement. On évite ainsi les bavardages ou les messages à répétition...

Cependant, l’assemblée a aussi besoin d’être accrochée, interpellée, rencontrée, et cela passe par une communication plus directe que la seule lecture de textes...

Je le disais plus haut nous avons besoin de sagesse et de foi. Dieu peut nous donner les deux ! Pour cela, regardons à Lui, et écoutons-nous les uns les autres.

Ch. N. 01.97